Chicago Le soja monte, à l'inverse du maïs et du blé

Les prix du maïs avaient nettement monté vendredi et lundi, après une révision à la baisse des prévisions de stocks et de rendements fournies par le ministère de l'Agriculture (Usda), ce qui avait entraîné le soja et le blé. Mais mardi, « les investisseurs se rendent compte que l'offre de maïs et de blé est très suffisante », a déclaré Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors.

En revanche le soja bénéficiait d'une révision en baisse de l'estimation hebdomadaire de la qualité des cultures fournie par l'Usda, avec un recul de deux points, à 61 % de plants de bonne ou excellente qualité. Selon Jack Scoville, de Price Futures Group, certains investisseurs estiment que l'Usda surestime encore les rendements, alors que les fortes chaleurs dans l'est du Midwest et les grosses pluies dans l'ouest de la région de culture pourraient avoir abîmé les champs. Mais, ajoutait Jack Scoville, « le Brésil va bientôt commencer à planter et il se dit qu'il plantera plus de soja. L'Argentine pourrait aussi planter plus de soja, qui coûte moins cher à cultiver que le maïs », notait-il, autant de facteurs limitant le potentiel de hausse des cours de l'oléagineux.

Du côté du maïs, l'estimation de qualité de l'Usda est restée stable, pour la deuxième semaine. En tout état de cause, « les investisseurs n'y prêtent plus beaucoup d'attention », notaient les spécialistes de la maison de courtage Allendale, maintenant que la récolte a commencé. La moisson du blé de printemps est finie à 97 %, avec de l'avance par rapport à la même semaine l'an dernier (72 %) et la moyenne des cinq dernières années (86 %). Désormais, a expliqué Dewey Strickler, les agriculteurs commencent à planter du blé d'hiver, sans que la météo puisse être en mesure d'influer sur les cours. « Le blé n'a rien à raconter pour le moment », a-t-il dit.

Enfin, les investisseurs attendaient avec appréhension, comme ceux des autres marchés financiers, la décision que doit prendre la Réserve fédérale américaine jeudi de relever ou non les taux d'intérêt. Ils craignent qu'une telle mesure, qui reviendrait à revaloriser le dollar, entrave les exportations agricoles américaines, déjà pénalisées par un différentiel de prix par rapport aux autres pays producteurs.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a terminé mardi à 3,9050 dollars, contre 3,9350 lundi. Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 4,9475 dollars contre 5,0125 précédemment. Le boisseau de soja pour novembre, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,8900 dollars, contre 8,8425 dollars.